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"Le Plaisir d'Allaiter"

"Le Plaisir d'Allaiter"
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15 novembre 2008

Allaiter un bébé adapté ? c'est possible !

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Vous vous préparez à adopter un bébé et vous souhaitez l'allaiter ? Merveilleux ! Non seulement c'est possible, mais c'est relativement facile, et de plus, vous avez de bonnes chances de produire une certaine quantité de lait. Ce n'est guère compliqué, mais ce n'est pas comme allaiter un bébé que vous auriez porté neuf mois.

L'allaitement et le lait maternel

L'allaitement d'un bébé adopté dépend de deux facteurs :

  • Le premier est d'apprendre au bébé à prendre le sein.
  • Le second est de produire du lait. Il importe d'avoir des attentes réalistes.

L'allaitement, c'est bien plus que le lait maternel, et nombre de mères se satisfont d'allaiter, sans s'attendre à produire tout le lait dont le bébé aura besoin.
C'est la relation toute spéciale, le rapprochement, l'attachement biologique fourni par l'allaitement que recherchent bien des mères.
Comme disait une mère adoptive : " Je veux allaiter. Si par bonheur le bébé boit du lait maternel, fantastique. "


Apprendre au bébé à prendre le sein

Même si beaucoup de gens croient que l'alimentation au biberon, même au début, ne gêne pas l'allaitement, l'introduction d'une tétine peut vraiment nuire.
Il faut mettre le bébé au sein le plus tôt possible après sa naissance.
Mais il faut que du lait coule pour que le bébé reste au sein et continue de téter, surtout s'il s'est habitué au débit d'un biberon ou à une autre méthode d'alimentation (tasse, alimentation au doigt).


Que faire alors ?

Parlez au personnel de l'hôpital où doit naître le bébé, et précisez bien à l'infirmière-chef ou à la consultante en lactation que vous voulez allaiter le bébé.

 

On devrait vous permettre de nourrir le bébé à la tasse ou au doigt, si vous ne pouvez pas le mettre au sein immédiatement après sa naissance. D'ailleurs, de plus en plus souvent, on prend les mesures nécessaires pour que la mère adoptive soit présente à l'accouchement et puisse allaiter le bébé immédiatement. Plus vous commencez tôt, mieux c'est.

 

Certaines mères biologiques acceptent d'allaiter le bébé pendant les premiers jours. Cela n'a rien d'exceptionnel, et l'avantage est que le bébé peut être allaité et boire du colostrum, en plus de ne pas recevoir dès le départ une alimentation artificielle. Des travailleurs sociaux, entre autres, craignent toutefois que cela incite la mère biologique à changer d'idée. C'est possible, et vous pourriez ne pas vouloir prendre ce risque.

 

Une bonne prise du sein est encore plus importante lorsque la mère n'a pas une sécrétion lactée abondante. Une bonne prise signifie des tétées sans douleur. Elle signifie aussi que le bébé recevra davantage de votre lait, que la sécrétion lactée soit ou non abondante.

 

S'il faut donner un supplément au bébé, il faut le faire avec un DAL (dispositif d'aide à la lactation), pendant que le bébé est au sein (voir " Utilisation d'un dispositif d'aide à la lactation "). C'est à force de prendre le sein que les bébés apprennent à téter, pas en étant nourris à la tasse, au doigt ou au biberon.

 

Bien entendu, le supplément donné peut être votre propre lait, extrait préalablement. Si vous pouvez en trouver, le lait d'une banque de lait maternel est ce qu'il y a de mieux après votre propre lait.
Si vous avez de la difficulté à mettre le bébé au sein, demandez de l'aide aussi vite que possible.

Produire du lait maternel

Dès que l'arrivée du bébé est en vue, communiquez avec une clinique de lactation et préparez-vous à produire du lait.
Il faut bien comprendre que vous ne produirez peut-être jamais suffisamment de lait pour nourrir le bébé de façon exclusive, mais c'est possible.
Il ne faut pas se décourager à la vue des quantités extraites avant la naissance du bébé ; un tire-lait n'est jamais aussi efficace qu'un bébé qui tète bien et qui est bien mis au sein.
L'expression du lait avant la naissance du bébé a pour principal objectif de préparer les seins à sécréter du lait, non de constituer des réserves de lait, même si c'est une bonne idée si vous le pouvez.


Si vous savez suffisamment tôt quand arrivera le bébé, par exemple 6 ou 7 mois à l'avance, un traitement combinant l'oestrogène et la progestérone (comme pour l'anovulant, mais sans l'interruption) ainsi que du dompéridone peut simuler un peu la grossesse et vous permettre de produire davantage de lait.
Renseignez-vous sur ce protocole auprès de votre clinique.


a. Expression du lait.

Si possible, louez un tire-lait électrique double, d'abord parce qu'il faut évidemment deux fois moins de temps pour tirer du lait des deux seins à la fois, mais aussi parce que la production de lait sera accrue.

 

Commencez à extraire du lait dès que l'arrivée du bébé est en vue, même si cela signifie que vous devrez le faire pendant quatre mois.

 

Il n'est pas nécessaire de tirer du lait régulièrement, ni de suivre un horaire. Faites de votre mieux.

 

Si deux fois par jour est ce qu'il vous est possible de faire au début, faites-le deux fois par jour. Si vous le pouvez une fois par jour pendantla semaine, et six fois pendant le week-end, tant mieux.

 

Le conjoint peut aussi aider en stimulant les mamelons.


b. Dompéridone

Ce médicament peut vous aider à augmenter votre production de lait.

 

Il n'est pas nécessaire d'y avoir recours pour allaiter un bébé adopté, mais il peut aider à augmenter la sécrétion lactée.

 

Il n'y a pas de médicament inoffensif à 100%. Si vous décidez de prendre du dompéridone, la dose est de 20 mg, quatre fois par jour. Lisez le feuillet pour en savoir davantage et consultez un professionnel de la santé.

Avec le tire-lait et le dompéridone, la plupart des mères adoptives commencent à produire des gouttes de lait après deux à quatre semaines.


Mais produirai-je tout le lait dont aura besoin mon bébé ?

Peut-être, mais n'y comptez pas.
Si vous n'en produisez pas, allaitez tout de même votre bébé, et permettez-vous, à tous les deux, de jouir de cette relation si spéciale.
Un peu de lait, c'est mieux que pas du tout.



Dr Jack Newman, MD, FRCPC - Pédiatre - Responsable de consultations d'allaitement à Toronto, Canada

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7 octobre 2008

SMAM 2008


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Cette année la Semaine Mondiale de l'Allaitement Maternel a lieu

du 12 au 19 Octobre 2008


 Le soutien aux mères: un cadeau en or !
Tout le monde y gagne!

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7 octobre 2008

Huile de Massage Allaitement

weleda
Huile de Massage Allaitement pour allaiter en toute sérénité
• Un massage relaxant avec l’Huile de Massage Allaitement détend et réchauffe la poitrine et facilite ainsi les échanges nécessaires à la lactation.
• Cette huile est enrichie en huiles essentielles de fenouil, de cumin, et de marjolaine traditionnellement utilisées pour leurs propriétés galactogènes.

Les Laboratoires Weleda ont conçu des produits spécifiques entièrement naturels. Ils ont été élaborés à l’aide de pharmaciens et de sages femmes dans le respect des critères de qualité Weleda.

Composition :
• Huile d’amande douce
• Huiles essentielles

Marque : Weleda

7 octobre 2008

Sélections de tires-lait

3 tires-lait sélectionnés par Claude Didierjean-Jouveau

 

Un bon tire-lait se doit d’être efficace et de ne pas provoquer de douleur à l’usage. En voici trois, parmi les meilleurs. (A noter qu’on peut aussi tout à fait tirer son lait à la main, sans aucun accessoire.)

 

 

 

Harmony
Un tire-lait manuel : le Harmony de chez Medela
Simple à monter et démonter, pratique à entretenir. Téterelle souple et douce. Poignée pivotante ergonomique. 5 tailles de téterelles (selon la grosseur des seins de la maman).
Le + : il permet une « expression à deux phases » (technologie Medela) pour imiter la succion du bébé.
Le - : le prix (mais il les vaut).
Prix : environ 60 €
Points de vente : en pharmacie, chez les vendeurs de matériel de puériculture, et sur de nombreux sites de vente Internet.
• En savoir plus : Medela.fr

 



Swing
            Un mini-électrique : le Swing de chez Medela
Petit, très facile à transporter. 5 tailles de téterelles. Fonctionne sur secteur ou avec des piles.
Le + : il utilise lui aussi la technologie « expression à deux phases ».
Le - : dommage qu’il n’existe qu’en simple pompage.
Prix : environ 160 € 
Points de vente : en pharmacie, chez les vendeurs de matériel de puériculture, et sur de nombreux sites de vente Internet.
• En savoir plus : Medela.fr

Lactaline Personal
            Un électrique double pompage : le Lactaline Personal de chez Ameda
Petit, léger et très discret. Equipé d’un diaphragme empéchant tout passage de lait dans le moteur.
Le + : livré dans une sacoche de transport qui fait en même temps glaciaire.
Le - : le moteur étant plus léger que ceux d’autres tires-lait électriques (tels que le Lactina ou le Symphony de chez Medela), il est probable qu’il ne survive pas à trois générations !
Prix : disponible à l’achat (300 €) ou à la location (20 € avec les accessoires ou 12 € sans).
Points de vente : en pharmacie, chez les vendeurs de matériel de puériculture, et sur de nombreux sites de vente Internet.
• En savoir plus : Almafil.com

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7 octobre 2008

[recherche de témoignage]

Appel à témoignage : étude sur les selles rares des bébés allaités

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Marie Courdent est consultante en lactation IBCLC, animatrice à La Leche League depuis 20 ans et puéricultrice en PMI. Elle a souvent rencontré des mères dont l'enfant allaité, par ailleurs bien portant, avait des épisodes de selles rares. Certains ont subi des explorations médicales pour une situation qui semble très courante mais méconnue des professionnels de santé. La littérature médicale internationale est très pauvre sur le sujet. Il est abordé dans le chapitre des constipations de l'enfant, alors que ce n'en est pas une.

 

Marie Courdent a mis en place un questionnaire qui a pour but d'étudier ce qui se passe au niveau de l'enfant et de répertorier ce que font les mamans confrontées à ces situations. Cette étude rentre dans le cadre de son mémoire pour le Diplôme Inter Universitaire de Lactation Humaine et Allaitement Maternel (Université de Lille 2008).

 

L'enquête concerne les bébés qui :

 

  • sont en bonne santé,
  • sont âgés actuellement de 10 jours (à condition qu'ils aient repris leur poids de naissance) à 8 mois,
  • sont toujours allaité exclusivement,
  • et présentent actuellement des épisodes de selles rares (moins d'une selle par jour).

Si vous ne rentrez pas dans ces critères, parce que votre bébé est plus âgé par exemple, ou par ce qu'il a eu des selles rares dans le passé mais plus maintenant, vous pouvez participer en envoyant des témoignages qui enrichiront son mémoire.

 

Pour se procurer le questionnaire :

marie.courdent@gmail.com

 

Les questionnaires seront collectés jusqu'à fin juillet 2008.

 

Merci d'avance pour votre aide et votre participation.

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3 octobre 2008

Tisanes Allaitement Weleda

tisane_allaitement

Boire suffisamment est essentiel pour bien allaiter :
de l’eau et des tisanes, de préférence à base de plantes qui favorisent la lactation comme le fenugrec, l’anis, le cumin noir (carvi) et le fenouil. Weleda les a associées à la verveine citronnelle dans sa nouvelle Tisane Allaitement. Et parce que les traces de pesticides et engrais chimiques sont susceptibles de passer dans le lait maternel, les plantes qu’a choisies Weleda  pour cette tisane sont entièrement issues de l’agriculture biologique.

Composition :     * Fenugrec* (graine)     * Anis* (fruit)     * Carvi* (fruit)     * Fenouil* (fruit)     * Verveine* (feuille)

* issu de l'agriculture biologique

Certification : BDIH

Points de vente : pharmacies, parapharmacies et magasins bio

3 octobre 2008

Néo - sein

Une affiche réalisée par des groupes québécois

d'entraide à l'allaitement maternel

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2 octobre 2008

La Grande Tétée 2008

troisième  édition
http://i35.servimg.com/u/f35/11/25/27/14/th/peintu10.gif

Tableau : Valy B

Qu'est ce que la Grande Tétée?

L'idée de départ de la GTT prend sa source en 2006 à Manille aux Philippines, près de 4000 mères ont accompli un nouveau record du monde d'allaitement maternel en simultané pour sensibiliser l'opinion aux avantages de l'allaitement.
La photo a fait le tour du monde et inspiré les mamans françaises.

Quels sont les objectifs de la GTT?

=> Fournir une information fiable sur la pratique de l'allaitement maternel
=> Constituer des réseaux d'entraide sur l'allaitement
=> Montrer l'image actuelle de l'allaitement maternel: travailler, sortir et allaiter sont totalement compatibles.

samedi 11 octobre 2008 à 11h00

Plus d'infos .:Cliquez:.


2 octobre 2008

Des laits interchangeables ...vraiment ?

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Des laits interchangeables... vraiment ?

A force de l'acheter embouteillé en magasin, on finit par croire que le lait est un aliment comme un autre, un quelconque sous-produit de l'élevage... Pourtant, le lait n'est pas un aliment anodin, mais un aliment biologique très spécifique. La seule substance qui soit produite uniquement par les femelles du genre animal des mammifères auquel nous appartenons. Le seul aliment capable de nourrir à lui seul un bébé de longs mois durant, alors même qu'il est dans une phase majeure de croissance cérébrale et physique.

Dans des temps moins modernes, alors que la science ne cherchait pas encore à tout expliquer, la sagesse populaire parlait communément de "grossesse de sang" et de "grossesse de lait". Or les nombreux travaux menés au cours du XXème siècle ont permis de démontrer et de faire admettre la réalité de cette spécificité très humaine.

En effet, aucune autre espèce ne voudrait de la larve qu'est le petit de l'homme à sa naissance. Totalement dépendant des soins d'adultes maternants, il n'acquière son autonomie de déplacement qu'après une deuxième période, vécue ex-utéro, d'une durée sensiblement égale à la première, vécue in-utéro. C'est la rançon de l'évolution qui nous a fait nous verticaliser, rendant par là-même notre bassin plus étroit, favorisant l'accroissement de notre cerveau, et donc de notre boîte cranienne. Un bassin plus étroit, une tête plus grosse, l'adaptation trouvée pour notre survie a été de naître avant terme, très prématurément au regard des autres mammifères qui ont généralement achevé leur développement psychomoteur à la naissance.

La nature a fait en sorte que nous puissions naître, sans décéder ou tuer notre mère. Ainsi nous pouvons cesser de nous développer en son sein... et nous retrouver sur ses seins nourriciers pour y poursuivre notre développement de manière optimale...

Fabriqué par chaque mère mammifère pour nourrir ses petits, les différents laits animaux sont extrêmement divergents. Leur adaptation aux besoins spécifiques de chaque espèce est parfaite. Ils répondent à tous les besoins nutritionnels du bébé mais aussi aux besoins liés à son développement particulier, grâce à leurs éléments constitutifs, si nombreux qu'on ne les connaît pas encore tous, si complexes qu'on n'a pas encore décodé toutes leurs fonctions...

Les effets bénéfiques de l'allaitement maternel sur la santé sont largement étudiés depuis les années 80. Mais notre langage est biaisé, car on devrait plutôt parler des effets négatifs de l'alimentation au lait de substitution.
Préparés à base de lait de vache -rappelons-le, car tout le monde ne le sait pas-, les laits de substitution ont des effets majeurs sur le développement à cause, notamment, des facteurs de croissance, spécifiques à chaque lait.
Il est vraisemblablement raisonnable d'affirmer aujourd'hui que l'augmentation de notre taille au cours des derniers siècles est due en bonne partie à la progression de la consommation des produits laitiers (très majoritairement à base de vache) dans notre alimentation. Cela peut paraître une bonne chose à première vue, mais l'est-ce vraiment ? Etre plus grand ne veut pas dire avoir des os plus solides, au contraire, si l'on observe le risque de fracture et d'ostéoporose très important dans nos sociétés consommatrices de produits laitiers, pourtant censés apporter tout le calcium nécessaire à nos os...

Le non-allaitement a aussi des effets sur notre croissance pondérale. Il a été démontré que la croissance des enfants allaités diffère de celle des enfants nourris au lait de substitution, tant et si bien que l'OMS révise actuellement les courbes de croissance des carnets de santé à partir d'enfants allaités selon leurs recommandations (6 mois d'allaitement exclusif). Et l'on sait aussi maintenant que l'allaitement maternel réduit le risque ultérieur d'obésité, d'une manière véritablement dose-dépendante à la dose de lait maternel reçue. La composition même du lait est bien là encore en cause.

Enfin, selon une étude d'avril 2002, le lait de vache provoquerait une altération de l'ADN des enfants qui en sont nourris. Consommer dès la naissance un autre lait que celui prévu par la nature, serait donc source de mutations...

Quand aux effets sur l'intelligence, ils restent controversés malgré différentes études publiées. Les détracteurs de cet aspect d'un bénéfice possible de l'allaitement maternel affirment qu'il est difficile d'évaluer la part de l'aspect nutritif de celle de l'aspect relationnel induit par l'allaitement au sein. Pourtant une étude l'a fait, en prenant pour population des enfants prématurés nourris de lait maternel, ou non, par sonde de gavage. Elle a montré un impact évident sur leur QI.

Il reste encore beaucoup de choses à découvrir et à étudier sur la composition du lait humain, mais tout permet de penser qu'il joue un rôle important non seulement pour la protection de l'enfant pendant la période d'allaitement, mais aussi à plus long terme, en raison de son impact sur la mise en place du système immunitaire global de l'enfant.

Différentes études ont en effet prouvé que l'allaitement maternel offre une protection significative contre les allergies, contre l'obésité, contre le diabète, contre les maladies neurologiques, bref, contre la plupart des maux qui connaissent aujourd'hui une véritable explosion et constituent des enjeux de santé publique majeurs. Est-ce vraiment un hasard ? Je suis convaincue que non, et que nous payons aujourd'hui les conséquences du nourrissage précoce et massif de nos nouveaux-nés avec le lait d'une autre espèce.

Bien sûr les arguments santé ne suffisent pas à eux seuls à faire allaiter une maman qui ne le "sent vraiment pas". Ces mamans-là ont besoin d'un accompagnement particulier qui leur permettrait de comprendre et dans la plupart des cas, de lever leurs blocages. Mais les arguments santé peuvent au moins influencer les mamans qui hésitent ou choisissent l'alimentation au biberon et lait de substitution seulement pour pouvoir "laisser bébé de temps en temps" (car ce n'est pas incompatible avec l'allaitement exclusif).

Pour cela encore faudrait-il que les futures mères reçoivent durant leur grossesse une information claire et objective sur l'allaitement maternel, comme le préconise la troisième recommandation du label "Hôpital ami des bébés". Ce qui n'est bien entendu absolument pas le cas aujourd'hui en France. Se cachant derrière la soi-disante volonté de ne pas culpabiliser les mamans qui ne désirent pas allaiter, les professionnels de santé dans leur majorité ne donnent aucune information sur l'allaitement, et masquent ainsi, au mieux leur incompétence, au pire leur propre culpabilité de ne pas avoir allaité leurs enfants.

Il serait donc temps de sortir de ce discours stérile et de mener enfin une véritable campagne d'information pour l'allaitement et de formation des professionnels, compte-tenu des enjeux de santé publique qu'il représente, comme on mène campagne contre le tabac. Et puisque la mesure semble fonctionner pour ce dernier, pourquoi ne pas taxer les laits de substitution et utiliser l'argent ainsi récolté pour fournir une information et un soutien à l'allaitement maternel qui soit enfin de qualité...

Emmanuelle Blin - Editorial de mars 2004.

Toujours la même référence : maternage.free.fr

2 octobre 2008

Allaitement & culpabilité

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Un des arguments les plus puissants utilisés par de nombreux professionnels de santé, agences gouvernementales et fabricants de lait artificiel afin de ne pas promouvoir et soutenir l'allaitement maternel, c'est : « nous ne devons pas culpabiliser la mère qui n'allaite pas ». Même certains des fervents défenseurs de l'allaitement sont désarmés par ce stratagème qui veut « que les mères ne se sentent pas coupables ».

Parce qu'en fait, ce n'est rien d'autre qu'un stratagème.

C'est un argument qui détourne l'attention d'un manque de connaissance et de compréhension de la plupart des professionnels de la santé à propos de l'allaitement. Cela les autorise à ne pas se sentir coupables de leur ignorance sur l'aide à apporter aux femmes pour surmonter les difficultés durant l'allaitement, qui auraient pu être maîtrisées et qui généralement auraient même pu être prévenues si on ne sapait pas les tentatives d'allaitement des mères. Cet argument permet aux fabricants d'aliments artificiels et aux professionnels de la santé de faire circuler de la documentation sur les préparations pour nourrissons ainsi que des échantillons aux femmes enceintes et aux jeunes mères sans le moindre scrupule, bien qu'il soit prouvé que cette littérature et ces échantillons diminuent le taux et la durée de l'allaitement.

Jetons un coup d'oeil à la réalité.

Si une femme enceinte va trouver son médecin et reconnait fumer un paquet de cigarettes par jour, n'y-a-t-il pas de fortes chances qu'elle ressorte du cabinet en se sentant coupable de mettre ainsi en péril la santé de son bébé ? Si elle avoue boire quelques bières de temps en temps, n'y-a-t-il pas de fortes chances qu'elle quitte le cabinet en se sentant coupable ? Si une mère reconnaît dormir dans le même lit que son bébé, la plupart des praticiens ne vont-ils pas la culpabiliser pour cela bien que ce soit la meilleure chose pour elle et son enfant ? Si elle se rend au cabinet médical avec son nouveau-né âgé d'une semaine et qu'elle dit au médecin le nourrir avec du lait homogénéisé à 3 %, quelle sera la réaction du médecin ? La plupart s'effondreraient littéralement et feraient une crise. Et ils n'auront alors aucun problème à ce que les mères se sentent coupable de nourrir leur bébé avec du lait de vache et là, ils feront pression pour qu'elle donne un substitut de lait maternel au bébé (notez bien : pas de pression pour qu'elle allaite parce que « vous ne voudriez pas faire en sorte qu'une femme se sente coupable de ne pas allaiter »).

Pourquoi autant d'indulgence pour les substituts ?

La raison, bien sûr, c'est que les industries alimentaires infantiles ont tout à fait réussi à convaincre une bonne partie de l'humanité, grâce à la publicité, que ces substituts sont pratiquement aussi bons que le lait maternel et que, par conséquent, il n'est pas nécessaire de faire toute une histoire à propos du non-allaitement des femmes. Comme l'a dit ici, à Toronto, le vice-président de Nestlé : « sans aucun doute, la publicité est efficace ». Ces messages apaisent aussi la conscience de beaucoup de professionnels de la santé dont les enfants n'ont pas été allaités. « Je ne vais pas culpabiliser les femmes de ne pas allaiter parce que je n'ai pas envie de me sentir coupable envers mes enfants qui n'ont pas été allaités ».

Examinons tout cela de plus près.

Les substituts de lait maternel sont théoriquement certainement plus appropriés aux nourrissons que le lait de vache. Mais en fait, aucune étude ne démontre la moindre différence entre les bébés nourris au lait de vache et ceux nourris à l'aide de ces préparations. Pas une. Le lait maternel, et l'allaitement au sein, à distinguer de l'alimentation au lait maternel, a beaucoup plus d'avantages théoriques par rapport aux substituts que ceux-ci par rapport au lait de vache (ou tout autre lait animal). Et nous commençons tout juste à connaître ces avantages. Pratiquement chaque jour, de nouvelles études nous en révèlent. Mais il existe également d'abondantes données cliniques démontrant que, même dans les sociétés industrialisées, les bébés allaités, et incidemment leurs mères, sont en meilleure santé que les bébés nourris artificiellement. Ils ont bien moins d'otites, de maladies gastro-intestinales ainsi que moins de risques de développer un diabète infantile et beaucoup d'autres maladies. Les mères ont moins de risques de développer un cancer du sein ou des ovaires et sont très probablement protégées contre l'ostéoporose. Et ce ne sont là que quelques exemples.

Alors, comment devrions-nous aborder le soutien à l'allaitement ?

Toutes les femmes enceintes et leurs familles doivent connaître les risques de l'alimentation artificielle. Toutes devraient être encouragées à allaiter et toutes devraient recevoir le meilleur soutien possible afin de démarrer correctement l'allaitement dès la naissance du le bébé. En effet, les meilleures intentions du monde ne pourront rien pour une mère qui souffre de douloureuses crevasses aux mamelons à cause d'un bébé mal positionné au sein. Ni pour une mère à qui on a dit, pratiquement toujours à tort, d'arrêter l'allaitement à cause d'un traitement médicamenteux ou d'une maladie chez elle ou son bébé. Ni pour une mère dont la mise en route de l'allaitement ne se fait pas correctement à cause de mauvaises informations. Ne vous faites pas d'illusions là-dessus : c'est souvent l'avis des professionnels de la santé qui est principalement en cause dans l'échec de l'allaitement d'une mère ! Si les mères reçoivent de l'information à propos des risques inhérents à l'alimentation artificielle et décident tout de même de recourir aux substituts de lait maternel, elles feront alors un choix en toute connaissance de cause. Cette information ne doit pas venir des fabricants de préparations pour nourrissons eux-mêmes, comme c'est souvent le cas. Leurs dépliants présentent quelques avantages de l'allaitement pour ensuite laisser entendre que les préparations sont en fait pratiquement aussi bonnes. Si les mères reçoivent la meilleure aide possible pour allaiter et trouvent que l'allaitement ne leur convient pas, je ne leur en ferai pas le reproche. C'est important de savoir qu'une femme peut passer facilement de l'allaitement au biberon. Dans les premiers jours ou les premières semaines, cela ne pose pas de gros problèmes. Mais l'inverse n'est pas vrai. C'est la plupart du temps très difficile, voire impossible (bien que pas toujours).

Finalement, qui se sent coupable à propos de l'allaitement ? Pas les femmes qui ont fait un choix éclairé avant d'opter pour le biberon. Ce sont plutôt celles qui auraient voulu allaiter, qui ont essayé, mais qui ont échoué. En fait, pour prévenir la culpabilisation des femmes n'ayant pu allaiter, il ne s'agit pas d'éviter de promouvoir l'allaitement; il faut en faire la promotion, mais conjuguée à un soutien de qualité alliant connaissances et savoir-faire. Ce n'est pas ce qui se passe dans la plupart des pays nord-américains ou européens.

Traduction de « Breastfeeding and Guilt », août 1997.                                     
Dr Jack Newman, MD, FRCPC

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